Inde – Ghazipur, à l’ombre de la décharge
Non seulement la crise du Covid-19 maintient les personnes dans la pauvreté, mais elle crée également un classe de “nouveaux pauvres”», notamment en Asie du Sud. Cela serait une conséquence d’un triple choc dû à «la pandémie en elle-même, à l’impact économique du confinement, et aux répercussions d’une récession mondiale.
La pauvreté en chiffres
L’extrême pauvreté s’aggrave dans le monde, 780 millions d’êtres humains subissent encore l’extrême pauvreté, cela fait plus de 11% de la population mondiale vivant en dessous du seuil international de pauvreté, c’est à dire avec moins d’1,90 dollar par jour.- 3,4 milliards de personnes vivent avec moins de 5,5 dollars par jour
- 1,9 milliards de personnes vivent avec moins de 3,20 dollars par jour
- 85% des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté vivent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud
- L’Inde compte plus de 170 millions de pauvres, soit un quart des humains les plus pauvres de la planète
- Plus de 160 millions d’enfants risquent de ne pas sortir de l’extrême pauvreté d’ici 2030
Ouverte en 1984, cette décharge aurait dû fermer en 2002, une fois arrivée à saturation, mais cette décision n’a jamais été appliquée. Au pied de la montagne d’immondices qui augmente chaque année de 10 mètres, s’étale un vaste bidonville où les habitants survivent en ramassant les déchets.
Sans aucune protection, ils fouillent, trient et ramassent tout ce qui peut se recycler pour gagner quelques roupies. Une activité de fortune en voie de disparition : le gouvernement a interdit le plastique à usage unique et rendue illégale la collecte de déchet.
A Ghazipur, la situation sanitaire est devenue incontrôlable. Une odeur nauséabonde a envahi le quartier à des kilomètres à la ronde. La décharge propage des particules fines très toxiques et répand son poison dans l’air et les cours d’eaux. Les maladies respiratoires et cardiovasculaires explosent, les cas de cancer aussi, mais les autorités restent inertes. Face à l’inaction, un collectif d’habitants du quartier attaque le gouvernement en justice, dans l’espoir d’être, un jour, entendu.